Saturday, April 26, 2025

M.-J. Lagrange on Transformative Justification, οω- verbs, and the δικαι- and צָדַק-word Groups

  

 

ÉTRE JUSTIFIÉ, JUSTIFIER, JUSTIFICATION.

 

Puisque Paul reconnait une justice, à la vérité une justice qui vient de Dieu, qui n'est pas acquise par les œuvres, mais communiquée par lui, n'est-il pas vraisemblable qu'il a employé un verbe pour exprimer cette situation? C'est la question du sens de δικαιουν, à l'actif et au passif.

 

Les verbes en οω ont le sens de rendre tel que l'indique leur racine. Ainsi dxatow devrait proprement signifier « rendre juste ». Ce sens ne se trouve pas dans le grec profane, et la raison en est assez naturelle. Quel que soit le sens de δικαιος, qu'il exprime une disposition droite à l'égard des autres ou plus généralement une disposition générale à bien remplir ses devoirs, cette disposition ne s'impose pas du dehors, parce qu'elle est propre à la personne. On peut employer οσιοω dans le sens de purifier, mais pourvu qu'il soit question d'une purification exterieure. Chez les Grecs δικαιοω signifiait donc simplement regarder comme juste, comme convenable, trouver bon; mais aussi rendre justice a quelqu'un ou le condamner. Le sens déclaratif large est le plus courant, mais le sens spécial de déclarer juste par un jugement est assez rare, et le mot se prête à de nom-breuses combinaisons.

 

C'est aussi ce qu'on constate dans le grec de l'A. T., où il traduit des mots hébreux variés et avec des acceptions différentes. On ne l'a pas suffisamment constate.

 

. . .

 

La forme piel est rendue par l'actif Jer. III, 11; Ez. XVI, 51. 52, dans le sens de se montrer innocent, en comparaison d'un autre plus coupable (Jer.), ou d'innocenter une autre personne, à force d'être mauvais soi-même (Ez.). Ce n'est pas le juge qui prononce l'innocence (relative!) d'une des parties; c'est l'autre partie qui la fait ressortir. Ce n'est déjà plus le sensus forensis déclaratif, mais c'est sans utilité pour l'explication de saint Paul. Le piel est rendu par le passif dans Job XXXIII, 32 : « Parle, car je désire te donner raison » de lhebreu, devient: θέλω γάρ δικαιωθήναί σε, « parle, car je veux que tu aies raison ». Traduire comme M. Feine : « car je voudrais que tu fusses déclaré juste » comme une preuve que les Septante avaient en vue ordinairement le sensus forensis, c'est donner trop d'importance à Elihou qui n'est pas le juge officiel de la cause de Job.

 

Ce qui d'ailleurs nous autorise à traduire comme nous l'avons fait, c'est le cas très fréquent du passif signifiant simplement « etre juste », qui est précisément le fait méconnu que nous voudrions mettre en lumière. C'est, croyons-nous, le cas presque toutes les fois que δικαιουσθαι- ata traduit le qal hébreu צָדַק dont le sens incontestable est « être juste ».

 

. . .

 

Si Dieu est le sujet du verbe actif, il va sans dire qu'il ne reconnait ou déclare juste que celui qui l'est réellement. Nulle part un acquit- tement par grâce n'est exprimé par l'idée de rendre justice. L'usage des apocryphes comporte les mêmes nuances. Évidemment saint Paul devait tenir compte de l'usage reçu de son temps, mais on voit combien cet usage était flottant. Il lui était donc permis de se servir d'un mot très vague pour exprimer ses idées nouvelles. Et ce serait sans doute une autre exagération de penser qu'il lui a donné dès le premier emploi un sens précis, toujours le même. S'il aime les situations franches, il ne répugne pas non plus à l'emploi des nuances. D'après certains auteurs, on dirait que δικαιουν à l'actif et au passif doit nécessairement avoir le sens de déclarer juste ou de rendre juste. Les exégètes catholiques concèdent en général l'emploi des deux sens. Il pourrait bien y en avoir d'autres. (M.-J. Lagrange, “La Justification D’Après Saint Paul,” Revue Biblique 11, no. 3 [July 1914 ]: 337, 338, 442-43)

 

 

English Translation:

 

Being justified, to justify, justification

 

Since Paul acknowledges a righteousness—truly a righteousness that comes from God, which is not acquired by works but communicated by him—is it not likely that he employed a verb to express this reality? That is the question of the meaning of δικαιουν, in both its active and passive forms.

 

Verbs in -οω carry the sense “to make into” whatever their root denotes. Thus δικαιοω properly means “to make just.” This nuance does not occur in secular Greek, for a simple reason: whatever the sense of δικαιος—whether it denotes a right disposition toward others or, more broadly, a general inclination to fulfill one’s duties—such a disposition cannot be imposed from without, since it belongs to the person. One can use ὁσιοω in the sense “to purify,” but only when referring to an external purification. Among the Greeks, δικαιοω therefore simply meant “to regard as just or fitting,” “to approve”; but it could also mean “to administer justice to someone” or “to condemn.” The broad, declarative sense is most common, while the specific sense of “to pronounce just by a formal judgment” is quite rare, and the word is used in many compound forms.

 

The same is observed in the Greek of the Old Testament, where δικαιοω translates various Hebrew terms with differing senses—a fact that has not been sufficiently noted.

 

 

The Piel form of צָדַק is rendered by the active in Jer. 3:11 and Ezek. 16:51–52, in the sense of “to show oneself innocent in comparison with another more guilty” (Jer.), or “to vindicate another person by being wicked oneself” (Ezek.). Here it is not the judge who pronounces the (relative!) innocence of one party, but the other party who brings it out. This is no longer a declarative sensus forensis, and it is of no relevance to Saint Paul’s usage. The Piel appears in the passive in Job 33:32: the Hebrew “Speak, for I desire to vindicate you” becomes θέλω γάρ δικαιωθήναί σε, “Speak, for I want you to be vindicated.” To follow M. Feine in translating “for I would wish that you were declared just,” as though the Septuagint regularly carried the sensus forensis, places undue weight on Elihu, who is not Job’s official judge.

 

What permits us to render it as we have is the very frequent use of the passive simply meaning “to be just,” which is precisely the neglected fact we wish to highlight. We believe this is almost always the case when δικαιούσθαι translates the Hebrew qal צָדַק, whose indisputable meaning is “to be just.”

 

 

If God is the subject of the active verb, it goes without saying that he recognizes or declares just only the one who truly is just. Nowhere does the notion of acquittal by grace appear under the idea of “making just.” The usage in the Apocrypha shows the same nuances. Clearly, Saint Paul had to take into account the contemporary usage of his time, but one sees how fluid that usage was. He was therefore permitted to employ a rather vague term to express his novel ideas. It would be another exaggeration to suppose that he assigned it a precise, fixed meaning from its first use. Though he favors clear-cut statements, he does not shrink from nuanced expression. According to some authors, one would think that δικαιουν in both active and passive must necessarily mean “to declare just” or “to make just.” Catholic exegetes generally admit the employment of both senses—and perhaps others besides.

 

 

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